ALIMENTATION DURABLE
LES CANTINES BIO & DURABLES
S’approvisionner durablement à coût constant
L’approvisionnement
Manger bio à Mouans-Sartoux ne se limite pas à la régie agricole. Bien que les légumes bio et locaux soient valorisés, l’autonomie alimentaire n’est pas encore atteinte. La commune divise son marché alimentaire en lots pour favoriser les petits producteurs, avec un budget annuel d’environ 240 000 € pour plus de 150 000 repas. Ce coût est en baisse depuis quelques années.
Pour contenir ses budgets, la ville achète en vrac, surveille les cours des denrées, planifie à court terme pour profiter des variations de prix et privilégie la saisonnalité. Les critères de sélection incluent 40% pour la qualité, 30% pour le prix et 30% pour la valeur environnementale. Des astuces, comme les visites pédagogiques, facilitent l’accès des producteurs locaux tout en respectant la concurrence européenne.
Ainsi, manger 100% bio nécessite vigilance et des choix judicieux au bon moment.
La cuisine de marché, de quoi parle-t-on ?
Les trois restaurants scolaires et du personnel administratif ont intégré la notion de cuisine du marché. Cela se traduit par une adaptation des équipes à l’offre des produits de saison, qu’il s’agisse de la production de la régie agricole ou de ce que proposent les fournisseurs. Contrairement à la logique qui prévaut aujourd’hui dans la grande majorité des restaurations collectives, les menus sont élaborés en fonction de la saisonnalité, de la disponibilité des produits mais aussi de leur prix au moment de la commande. Le plan des recettes est défini périodiquement, à l’échelle hebdomadaire ou mensuelle. Cette approche permet à la fois de réduire les coûts, d’éviter de recourir aux fraises en février et de permettre en amont aux cuisiniers d’aménager leur temps d’intervention dans la préparation des repas.
La légumerie, espace primordial
Dans l’arrière-cuisine, la légumerie est un simple espace où recevoir les denrées brutes à éplucher, découper, rincer, traiter…
La légumerie est un lieu situé à l’arrière des cuisines où les légumes arrivés en vrac de la régie sont décontaminés (au vinaigre blanc, l’eau de javel étant utilisée avec parcimonie durant les périodes d’épidémie), lavés et coupés. « C’est du sport de préparer tout ça, souffle Tayeb Nemri, le responsable du service restauration, il y a des légumes plus longs à préparer que d’autres comme les haricots verts ou les petits pois. Mais quand il y a beaucoup de temps à passer, on s’arrange pour adapter les menus afin de passer moins de temps sur d’autres plats ».
Produire à feu continu
Les cuisiniers préparent un volume donné de portions des différents plats et, en cours de service et jusqu’à la dernière demi-heure, continuent de produire en fonction de la demande et de l’appétit des convives. Certains jours, des plats sont plus convoités que d’autres, le menu séduit ou pas les élèves, leur faim est importante ou modeste. Certains plats se prêtent plus facilement que d’autres à une préparation minute, comme les pâtes, le riz, les escalopes, c’est évidemment plus délicat lorsqu’il s’agit d’un cassoulet ou un gratin composé. Confrontées à l’obligation réglementaire qui impose de jeter tout ce qui n’est pas consommé, les équipes ont su s’organiser pour réduire le gaspillage à 35 g par repas : un record (moyenne nationale: 150 g environ) !
Service à table ou en self
Le personnel d’encadrement jour un rôle primordial dans l’éducation et la transmission des bonnes valeurs à table.[/caption] Les enfants scolarisés en maternelle sont servis directement à table. Citoyens en devenir, ils demandent une attention particulière. Le temps du repas est pour eux un moyen de conquérir une autonomie gestuelle, de découvrir la diversité des aliments, des goûts et des saveurs. Les animateurs leur proposent de jouer sur les couleurs, l’association des aliments, en privilégiant une approche conviviale et ludique. Les classes de primaire ont également droit, à tour de rôle, à un repas à table dans des salles à l’écart du réfectoire, mais généralement le principe du self-service a été retenu. Ils découvrent ainsi en quoi ils sont capables de développer leur propre autonomie. Accueillis par le personnel de cuisine et un animateur, ils ont droit à des explications sur la composition des plats et sur l’intérêt de varier leur alimentation. Un lien fort se noue alors entre les personnels et les jeunes convives : le contraire d’un accueil anonyme où les relations se limitent à des réflexes mécaniques comme on le constate malheureusement encore dans le paysage global de la restauration collective.